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124TEP . Un jour, nous avons vu...

Tour Eiffel en cours de maintenance . Paris . Avril 2022 . blackandwhite photographie

Visite de la Tour Eiffel . Avril 2022

La mis en abîme de la notion de l’éphémère… Insolite pour un monument “industriel” d’architecture et pourtant attendu puisque tellement touristique !

Avec la présence d’une structure temporaire pour les opérations de maintenance d’une structure elle-même sensée être temporaire, finalement maintenue en place car l’accomplissement d’une vision et d’un savoir-faire ne peuvent se satisfaire d’une existence temporaire…. Penser pour l’avenir devient donc montrer dans le temps, nécessairement, et cela ne peut se produire sans volonté. Par certains aspects, muséification et exploitation commerciale / touristique, peuvent trouver des intérêts communs… Paradoxalement…

Maintenir dans une autre époque, sans ou avec si peu de modifications, serait-elle la seule manière admise de livrer au présent et aux présents, ce témoignage d’avant ?

Ou serait-ce une méthode pour créer un présent qui n’aura pas de lendemain, dont l’altération par le temps qui passe, reste perceptible mais semble n’affecter que des réalités parallèles ou contigues ?

Il n’y aurait donc pas besoin d’une Delorean pour retourner vers le futur, simplement bloquer le compteur sur la case “aujourd’hui” ? Si simple en apparence et pourtant, si complexe, de faire cohabiter dans l’espace plusieurs réalités physiques. La lecture dans ce présent arrange le discours et la réflexion, et autorise le questionnement.

Dans le présent qui a vu naître “l’objet”, il ne s’agissait pas encore d’un monument, il ne s’agissait que d’une démonstration sans lendemain….

Dans un présent qui est devenu permanent, les traces du temps doivent se faire discrètes au pire, au mieux s’inscrire dans un mode d’existence du “déjà là”, presque du “toujours là”, comme si le parti initial était toujours dans sa phase de mise en application.

Penser un présent qui dure est un exercice périlleux, peu anticipé d’autant plus lorsqu’il se fait jour après coup, conduisant à une forme de paralysie et de suspension de la pensée. L’innovation est-elle la forme dont il faut maintenir la permanence, ou le concept même d’innovation doit-il être le fil rouge permanent de toute réflexion sur les évolutions rendues nécessaires alors même que le monde autour, lui, trace malgré tout son chemin ?

Jeu de contraste et peut-être de contradiction, dans l’entremêlement des éléments et de la lumière, des formes et des époques, du sens et des intentions, jusqu’où le rêve et l’éphémère sont piégés dans la réalité pour le plus grand bonheur de tous…

La photo bnw lui va si bien…


124TEP . Un jour, nous avons vu... . Olivier ARMAND