Focus… Concept BioFu(e)ll
Initialement présenté au concours d’architecture SAIE 2011 à Bologne, le concept était surtout le prétexte pour concevoir et modéliser une tour.
Le “prétexte” a çà de bon, qu’il autorise une forme d’excentricité et d’outrepassement des convenances, que le simple exercice / workshop / case study tend à limiter par son niveau de rattachement au réel.
Le prétexte a çà d’utile qu’il autorise des qestionnements au-delà des raisonnements logiques et habituels, et permet d’explorer quelques nouveaux chemins…
Remettre les “yeux” sur le texte qui sous-tend les principes fondateurs de ce concept avec la grille de lecture de la réalité actuelle: urgence climatique et instabilité géopolitique, rend un cheminement conceptuel datant de 2011 nettement moins “utopique” tant intellectuellement, que technologiquement ou moralement…
La question de l’énergie est devenue centrale, cruciale et pour autant, elle reste peut-être le sujet le plus mal traité actuellement.
Il n’est pas question de se poser en expert d’un domaine de connaissance que nous ne maitrisons pas. Ceci étant, si l’on veut mesurer le niveau d’intéressement sur un sujet donné, la meilleure option semble de chercher à observer ce qui finit par atteindre les personnes qui s’y intéressent le moins.
La maîtrise de l’énergie au sens large ne semble pas passionner au-delà des personnes qui se sentent intéressées et/ou concernées, probablement parce qu’elle reste beaucoup trop sous-tendue par des positions idéologiques, pour/contre, alors qu’elle gagnerait à s’inscrire dans un pragmatisme long, un raisonnement programmatique long. L’urgence est peut-être ce qui fait finalement le moins débat. Néanmoins, il semble peu probable de pouvoir passer d’une itération de mode de vie à une autre, par le simple jeu de la nécessité. Et avant même d’y basculer volontairement ou non, chacun est assailli d’une lancinante question: jusqu’où ce nouveau modèle disruptif conserve sa logique et à partir de quel moment il bascule dans le maladif.
En clair, il semble nécessaire de pouvoir en imposer et en offrir à tout le monde, en fonction de ces moyens, financiers de manière évidente, mais plus essentiellement, en fonction du point de “régression” où chacun est capable d’aller.
Faudra-t-il abandonner quelque chose. Certainement. Pourrait-on plutôt parler d’optimisation ?
Dans le doute et parfois l’impossibilité d’une transposition “mécanique” et rapide, il faut éventuellement se concentrer sur “tout” ce qui peut être fait pour amener vers des solutions plus vertueuses. Car l’urgence est plutôt maintenant de rentrer dans un mouvement d’évolution, en parallèle d’une trajectoire à plus long terme qui vise un idéal ‘idéologique” qui n’est pour l’instant pas partagé.
Puisque dans ce concept, il est question de la construction d’unités bâties de culture et de production d’agrocarburants.
En 2022, Imaginer produire des carburants autrement qu’en pleine terre ne semble toujours pas s’intégrer de manière naturelle dans la trajectoire qui doit mener à se passer progressivement des énergies fossiles….
L’écomobilité est plutôt approchée comme l’abandon nécessaire d’une part et/ou d’une forme de mobilité, sans nécessairement savoir dire “jusqu’où” la suppression des unités individuelles de déplacement effondre même l’absence de déplacement.
Voir donc les 2142 “gros mots” de 2011 pour répondre aux “gros maux” de 2022
Focus… Concept BioFu(e)ll . 2022 . Olivier ARMAND