Anhept'ote du moment / jour 9.21.1

 

Pour planter le décor, ici nous sommes favorables à la vaccination, d’une manière générale et principalement d’une manière particulière en ce moment. Nous sommes donc vaccinés.

Il était impossible de ne pas tomber dans le travers de l’expertise en épidémiologie, virologie et autres savoirs, et comme beaucoup, nous avons aussi beaucoup lu…

Les faits, documents, discours des anti…

Les faits, documents, discours des autorités, des fact checkers, des journalistes, des éditorialistes, des sachants…

Comme la déformation professionnelle n’est jamais très loin dans tout ce que l’on fait, nous avons utilisé les mêmes réflexes d’information que ceux qui sont déployés dans tout projet :

  • Remonter systématiquement à la source de l’information, mais surtout à l’information source.

  • S’assurer de la bonne interprétation des termes et ne pas introduire de parti-pris dans l’analyse

  • L’argument d’autorité ne remet pas en cause la nécessité d’analyse, et notamment de faire le parcours intellectuel qui permet à “l’autorité” d’argumenter. Ce qui, entre autre, évite de biaiser le point de départ du raisonnement.

  • Les expériences personnelles et collectives ne sont que des tendances qui permettent d’entrevoir une probabilité d’issue à l’analyse, mais sont utilsés comme vecteurs de correction, non pas comme éléments de démonstration. Entre autres, il s’agit d’éviter le biais d’ellipse qui peut rendre caduque tout le raisonnement.

Nous ne remettons pas en cause le droit de douter, bien qu’il ne s’exprime finalement pas comme çà chez ceux qui ne sont pas favorables à la vaccination, puisque comme tous, nous avons commencé par là.

Dans le flot des éléments consultés, au-delà des erreurs, des approximations et des parti-pris, il nous est apparu que le risque premier restait donc bien le virus et dans la situation actuelle, l’absence de vaccination.

Sur la base du schéma réflectif que nous avons suivi, la vaccination ne vaut pas acceptation aveugle et ne reflète pas un suivisme bête et méchant des directives des autorités, mais, simplement, reflète l’état de notre connaissance et de notre analyse de risque.

Selon le même principe, le métier d’architecte parfois, pour éviter le raccourci du “voire souvent pour ne pas dire tout le temps”, amène à se placer devant un choix sans recul et sans pouvoir mesurer les conséquences à terme d’une solution par rapport à une autre… Bien entendu les enjeux ne sont absolument pas les mêmes, comme les conséquences.

Néanmoins, lorsque l’on retient une solution de projet plutôt qu’une autre en phase esquisse, lorsque l’on pousse une solution technique d’exécution plutôt qu’une autre en phaseconception, ou lorsque l’on doit prendre une décision “à la minute” sur un chantier pour faire face à un aléas ou à une urgence technique. D’une certaine façon, nous sommes placés devant la nécessité d’un choix éclairé sans recul et sans “expérimentation” préalable.

De ce fait, il nous faut pouvoir prendre une décision et proposer une solution à notre client, car la réalité de réalisation d’un bâtiment ne se confond pas avec l’épuisement de toutes les solutions et leurs conséquences possibles. Et comme le doute n’est jamais bien loin, nous ne regardons finalement pas ce que nous perdons, mais essentiellement ce que nous gagnons/conservons/optimisons au profit du projet et de ses utilisateurs.

En clair, il est avéré que décider sur la base de suppositions est complexe et sans filet, mais c’est un des passages obligés de notre métier, et celui par lequel nous pouvons comprendre le choix cornélien devant lequel sont placés les autorités, au-delà et toujours, des erreurs, approximations et parti-pris… Et par là-même également, nous restons étonnés devant les réticences et oppositions actuelles, dont le fondement réflectif tient pour ainsi en deux mots: “Et si…”.

Et si nous refaisions l’esquisse d’un projet indéfiniment jusqu’à ce qu’il comble, ou semble combler, les attentes, et des utilisateurs, et du concepteur, le projet serait-il toujours conforme au besoin au final ? Ou ce serait-on, pour ainsi dire, perdu en cours de route dans une recherche qui n’est pas l’objet du projet ? La réalisation d’un projet est la conjonction de besoins, d’envies, d’un lieu, d’un budget et d’un délai. S’il pouvait exister une équation pour lier toutes ces variables, la réalité finirait nécessairement par nous rattraper au moins dans le budget et le délai. Nous avons tous des projets de vie qui diffèrent et chacun a besoin d’être borné dans le temps et dans des espaces qui ne se recouvrent pas complètement…

Enfin, nous avons souhaité comme beaucoup, qu’il existe un traitement pour cette “maladie”. Peut-être même plus fort que d’autres, puisque nous partageons ce lieu avec Lui: Marseille.

Nous l’avons beaucoup écouté, nous l’avons beaucoup lu. Et malgré tout ce savoir que nous n’avons pas, malgré les doutes et l’envie que çà “fonctionne”, nous nous sommes rendu à une seule évidence: la forme de “rigueur” que nous essayons de nous appliquer pour éviter de nous perdre dans nos propres certitudes, n’est pas la rigueur qu’il s’est appliqué dans son discours et les éléments qu’il a mis à disposition du monde. Car c’est dans ses résultats que réside l’absence, avant même de rechercher ailleurs ce qui pourrait venir porter de l’ombre à son discours.

Nous n’avons pas de solutions, nous n’avons que des suppositions, variantes elles-aussi à mesure que les données de l’équation évoluent. Nous avons donc pris le parti de la trajectoire qui nous semblent présenter le risque minimal à ce jour, la vaccination, en complément du maintien des mesures de protection individuelles et collectives.

Le “pack” que tout cela représente nous fait “furieusement” penser aux mesures de protection qu’il est nécessaire de prendre sur un chantier, parfois par la contrainte des individus :

  • Peut-on raisonnablement choisir de ne pas porter de chaussures de sécurité, parce qu’on fait attention où on marche ?

  • Peut-on raisonnablement choisir de ne pas porter de gants ou de lunettes, lorsqu’on manipule des outils dont la fonction est percer/trancher/couper/démolir ?

  • Peut-on raisonnablement penser intervenir en hauteur sans s’être attaché, au motif que l’on a “l’habitude” ou qu’il y a peu, ces derniers temps, d’accident ?

  • Peut-on raisonnablement penser ne pas baliser une zone de chute au motif qu’il y a peu de circulation à cet endroit ?

Dans chaque cas, le risque est au pire immédiat, au mieux à long terme, mais certain et avéré, et probablement fatal à une échéance entre les deux. Les mesures de protection individuelles et collectives sont donc un moyen de ne pas subir un “effet indésirable” bêtement “parce qu’on croyait que…”

Dans le lot, probablement des anecdotes du qui, quoi et comment çà n’a pas fonctionné…

L’anecdote est à l’histoire qu’on se raconte, ce qu’est l’exception à la règle. C’est bien parce qu’il existe une probabilité qui n’est pas de 1/1, qu’il faut être vigilant et ne pas analyser l’intérêt d’une solution à la lumière du cas le moins probable. Mais faire exactement le contraire, déterminer le mode d’action qui augmente la probabilité qu’une anecdote ou une exception restent ce qu’elles sont: des évènements les plus marginaux possibles.

Architectes, nos moyens d’action sont limités et le succès ne s’obtient qu’avec une adéquation et une collaboration vers un objectif puis un succès commun.

Nous avons en revanche des méthodes…

Et si nous avons un traitement, il n’a d’action que sur une fraction particulière du réel. Il n’est limité qu’en apparence, car si c’est à l’extérieur que les idées et les intentions naissent, c’est à l’intérieur des bâtiments qu’elles se développent et se concrétisent…

L’architecture est à la fois source et conséquence, et probablement un bon traitement contre la “morositologie”…

Cela nous rappelle le thème de notre carte de “printemps” de l’année 2012, sa posologie et surtout sa mise en garde :

“Soyez prudent, l’absence d’architecture peut entraîner des troubles graves du bien-être”

heptarts boite remede carte voeux 2012

Thème carte de voeux de printemps 2012, hept’Arts architecture comme remède…


Anhept'ote du moment / jour 9.21.1 . Olivier ARMAND

 
Précédent
Précédent

Ce que dit de nous notre carte de visite

Suivant
Suivant

Focus... Concept Villa 39RGDF